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L’asthme chez les athlètes d’élite

Cette fiche a pour but d’expliquer la fréquence de plus en plus élevée de cas d’asthme et d’hyperréactivité bronchique survenant chez les athlètes d’élite, ainsi que d’informer sur le traitement conseillé et les réglementations des tests.

L’asthme de l’adulte

Dernière mise à jour 24/01/2024
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L’asthme et l’hyper-réactivité bronchique (HRB) sont devenus de plus en plus fréquents chez les athlètes de haut niveau, en particulier chez ceux qui pratiquent des sports d’endurance en compétition. L’HRB est une mesure de la facilité avec laquelle les voies respiratoires se contractent ou rétrécissent en réponse à des stimuli comme l’exercice physique, les infections virales, les odeurs, l’air froid ou sec.

 

L’utilisation généralisée de médicaments contre l’asthme, en particulier de β2 agonistes chez les athlètes de haut niveau, a poussé la Commission médicale du Comité International Olympique (CMCIO) et l’agence mondiale anti-dopage (AMA) à restreindre leur utilisation aux athlètes dont l’asthme a été diagnostiqué et qui montrent des symptômes d’HRB.

Les athlètes d’élite peuvent souffrir d’asthme depuis l’enfance, ou bien avoir développé de l’asthme et de l’HRB depuis qu’ils ont commencé une pratique sportive. L’asthme et l’HRB surviennent le plus souvent dans les sports d’endurance comme le ski de fond, le biathlon et la natation, particulièrement chez les athlètes d’âge mûr.

Les sports d’endurance requièrent un haut niveau d’aptitude physique et d’endurance pour permettre au corps de continuer l’exercice pendant une longue durée. Au cours d’exercise physique, la respiration augmente afin de garantir à l’organisme assez d’oxygène pour soutenir l’effort. Les athlètes peuvent inhaler des substances potentiellement nuisibles dans l’air, selon l’environnement, ce qui pourra entraîner des symptômes d’asthme ou nuire directement aux poumons.

Quelques exemples de substances potentiellement nuisibles inhalées au cours de divers sports :


Traitement et approbation des médicaments


Les athlètes dont l’asthme est diagnostiqué peuvent prendre la plupart des médicaments, sauf les stéroïdes systémiques, les β2 agonistes systémiques et autres médicaments adrénergiques.

L’usage de ces médicaments est strictement réglementé ; les athlètes doivent se conformer à ces réglementations s’ils décident de les prendre. Si un athlète déclare qu’il utilise des stéroïdes par inhalation, ainsi que certains β2 agonistes par inhalation (le Salbutamol et le Salmeterol), il n’est pas nécessaire d’avoir une approbation. En ce qui concerne les médicaments soumis à approbation, les athlètes doivent présenter des symptômes cliniques d’asthme et d’HRB, qui doivent être confirmés par un test de provocation bronchique. Au cours de ce test, l’athlète devra respirer un médicament qui rétrécira ses bronches. Une épreuve fonctionnelle respiratoire montrera alors l’importance du rétrécissement.

Les β2 agonistes inhalés ne sont approuvés que si le test de provocation bronchique montre un résultat positif, ou si la fonction pulmonaire augmente de plus de 12 % après inhalation d’un bronchodilatateur (β2 agoniste). L’asthme doit au moins être de gravité modérée pour que le test soit positif.

En cas d’asthme léger, les tests sont souvent négatifs. Si des symptômes d’asthme se manifestent mais que les tests sont négatifs, il est possible d’utiliser des antagonistes leucotriènes ou des bromures d’ipratropium, car l’usage de ces médicaments n’est pas restreint. On peut traiter un asthme léger à l’aide d’anti-inflammatoires tels que des stéroïdes inhalés. Ces derniers compensent les dégradations causées par le sport et réduisent les risques de lésions à long terme.

Un athlète asthmatique qui reçoit le meilleur traitement a davantage de chances de concourir à niveau égal avec d’autres athlètes non asthmatiques. De nombreuses études ont démontré que les β2 agonistes inhalés et les stéroïdes inhalés n’améliorent pas les performances et n’offrent aucun bienfait aux athlètes ne souffrant pas d’asthme. Cependant, tous les athlètes participant à des compétitions de niveau international doivent fournir des informations à jour sur leurs traitements de l’asthme.

Si vous êtes un athlète d’élite de niveau professionnel ou olympique, vous devez vous assurer que votre traitement actuel est autorisé. Si vous ressentez des symptômes d’asthme et que vous pensez avoir besoin de traitement, consultez votre médecin et assurez-vous d’être traité selon les recommendations actuelles.

Ce document a été rédigé avec l’aide du professeur Kai-Haron Carlsen, expert en asthme et membre de l’ERS.