Le tabac et les poumons
Quel sont les effets du tabac sur mes poumons ?
1. Atteinte des voies respiratoires
- Vos bronches sont enflammées.
- Les petites structures filamenteuses, appelées cils, qui ondulent d’avant en arrière pour chasser les particules des bronches, ne fonctionnent plus.
- Vos bronches produisent plus de mucus, ce qui peut générer une toux chronique. Cette affection, appelée bronchite chronique, fait partie des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et se traduit par une toux, souvent accompagnée de crachats.
- La preuve épidémiologique montre une fréquence plus élevée de l’asthme chez les femmes qui fument comparée à celles ne fumant pas, cette fréquence étant approximativement 2 à 3 trois plus élevée chez les fumeurs.
2. Baisse de la qualité de vie
La toux: Apres avoir été fumeur depuis un certain temps, vous commencerez à souffrir de la toux du fumeur. Votre corps utilise ce moyen afin de se débarrasser des toxines que vous inhalez en fumant.
- Les bronches se rétrécissent et gênent le passage de l’air.
- Vous avez des difficultés à respirer et êtes souvent essoufflé. Il s’agit d’un symptôme important de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
- Les petites cavités aériennes de vos poumons, appelées alvéoles, se détériorent progressivement.
- L’oxygène que vous respirez passe par les alvéoles avant d’atteindre la circulation sanguine. En cas de détérioration des alvéoles, les poumons apportent moins d’oxygène à l’organisme. Ce phénomène s’appelle l’emphysème, qui fait aussi partie des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO).
- Les activités pour lesquelles la respiration est importante, comme le sport, la danse ou le chant, deviennent de plus en plus difficiles.
- Si vous continuez de fumer, vous pouvez également vous sentir essoufflé au repos.
- Moins d’oxygène dans votre cerveau: Moins d’oxygène dans votre corps résulte également au cerveau de recevoir moins d’oxygène dont il a besoin pour fonctionner de façon optimale. Cela pourrait rendre votre habilité de concentration plus basse que la moyenne et pourrait aussi causer des vertiges.
3. Risque de décès
- 90 % des décès dus à la BPCO sont provoqués par le tabac.
- 90 % des décès liés au cancer du poumon chez l’homme, et près de 80 % chez la femme, sont causés par le tabac, car les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette peuvent entraîner la formation de cellules cancéreuses dans les voies respiratoires.
- Le tabac détériore vos poumons ainsi que d’autres organes vitaux de l’organisme. Fumer donne mauvaise haleine, accélère le vieillissement de la peau, cause l’impuissance, la cataracte et une mauvaise densité minérale osseuse.
Fumée passive
Les non fumeurs étant exposés à la fumée passive inhalent un grand nombre de substances et poisons causant les fumeurs à développer le cancer. Les non-fumeurs sont à un très faible risque de cancer du poumon mais ceux qui sont exposés à la fumée passive augmentent leur risques de développer le cancer par 20-30%
Pourquoi la dépendance à la nicotine est-elle si forte ?
Quels seraient les bénéfices d’un arrêt du tabac sur mes poumons ?
Au bout de combien de temps vais-je constater ces bénéfices ? L’arrêt du tabac génère de nombreux bénéfices en matière de santé et pas uniquement au niveau de vos poumons.
Bénéfices immédiats
Le niveau des substances toxiques véhiculées vers vos poumons par la fumée de cigarette retombe à celui d’un non-fumeur en quelques jours, ce qui signifie :
- Vos poumons peuvent absorber plus d’oxygène, ce qui facilite la respiration.
Bénéfices après quelques semaines
Vos bronches sont moins enflammées, ce qui signifie que vous :
- Toussez moins.
- Produisez moins de crachats.
- Vous trouvez qu’il est de plus en plus facile de faire de l’exercice.
Bénéfices à long terme
- Les atteintes à long terme sur vos poumons cessent au moment où vous arrêtez de fumer. Les poumons très endommagés ne peuvent pas retourner à un état normal, mais en arrêtant de fumer avant que vos poumons n’atteignent ce stade, vous pouvez empêcher ’aggravation de la BPCO.
Si vous arrêtez définitivement de fumer, vous :
- Réduisez les risques d’essoufflement important, de handicap ou de décès liés à la BPCO.
- Réduisez le risque de développer un cancer du poumon. Après 15 ou 20 ans, le risque de cancer du poumon est réduit de 90 % par rapport aux fumeurs.
Comment me débarrasser de cette dépendance ?
Personne ne prétend qu’il est facile d’arrêter de fumer, mais, si vous avez décidé d’arrêter, VOUS POUVEZ Y ARRIVER. Définissez une « date d’arrêt ». Utilisez des astuces simples pour résister à l’envie de fumer et vous aider à arrêter. Identifiez les événements déclencheurs et essayez de les éviter. Découvrez une nouvelle manière de penser et d’agir.
- Rappelez-vous pourquoi vous avez arrêté de fumer.
- Allez dans une pièce où personne ne fume.
- Occupez-vous afin de penser à autre chose : l’exercice quotidien est un bon moyen de résister à l’envie et de lutter contre la prise de poids.
- Buvez beaucoup d’eau.
- Respirez profondément.
Attention: certains événements déclencheurs n’apparaissent que lorsque vous arrêtez de fumer.
La méthode: Des astuces fonctionnant pour certaines personnes peuvent ne pas fonctionner pour d’autres. C’est pourquoi l’arrêt du tabac implique des tentatives et des erreurs.
Demandez de l’aide à votre médecin: Contactez un service d’aide par téléphone ou par Internet.
Tenez bon! Le plus important est d’être déterminé et de persister.
Nombre d’années de vie gagnées grâce à l’arrêt du tabac, à tout âge
Quelque soit votre âge, il est toujours possible de prolonger votre durée de vie en arrêtant de fumer. Néanmoins, plus vous arrêtez jeune, plus vous gagnez des années de vie. (Graphique tiré de [Smoking cessation: a clinical update. European Respiratory Review. 2008; 110; 200]).
Si vous n’y arrivez pas du premier coup, réessayez…
La dépendance à la nicotine est très forte et seuls 5 à 10% des tentatives d’arrêt réussissent. Les symptômes du sevrage se produisent lorsque le cerveau demande une nouvelle dose de nicotine (manque, irritabilité, insomnie, sautes d’humeur, faim, maux de tête, etc.) et constituent l’une des causes principales de rechute. Il est possible de les combattre grâce à des traitements.
Les traitements
Les produits de remplacement nicotinique tels que les gommes à mâcher ou les patchs peuvent soulager les symptômes de sevrage en délivrant de petites doses contrôlées de nicotine dans votre corps. Il est prouvé que les médicaments pour lutter contre le tabagisme multiplient par deux, voire trois, vos chances d’arrêter. Un autre traitement recommandé par les médecins pour les gros fumeurs est un traitement ne contenant pas de nicotine, comme le bupropion SR (Zyban) et le varenicline tartrate (Chantix). Ils permettent également de soulager les symptômes de manque et de sevrage. La nortryptiline est un générique peu onéreux qui fonctionne aussi bien que le bupropion. L’idée de prendre un médicament pour lutter contre la dépendance à une drogue peut générer quelques inquiétudes. Certains craignent des eff ets secondaires désagréables et d’autres qu’une dépendance ne remplace l’autre. Mais le tabac est tellement dangereux pour votre santé que, si vous comparez les options (c’est-à-dire prendre un médicament ou continuer de fumer), l’utilisation d’un médicament pour vous aider à arrêter de fumer est presque toujours plus sûre.
Ne vous découragez pas si vous devez réessayer plusieurs fois
Il n’existe aucun remède contre le tabagisme ; il s’agit plus de lutter contre une maladie chronique. La plupart des personnes s’arrêtent puis reprennent, en fonction de leur niveau de dépendance. Cela ne constitue pas un échec. La bonne nouvelle est que :
- Plus vous essayez d’arrêter, plus vous êtes susceptible de réussir.
- Demander conseil augmente vos chances.
- Les traitements augmentent vos chances.
- Associer conseils et traitements constitue la méthode la plus effi cace.
Liens utiles
Ces informations ont été compilées par le Professeur Riccardo Polosa, expert de l’ERS.