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Bien vivre avec la MPOC

Cette fiche d’informations cherche à montrer aux personnes atteintes d’une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), à leurs amis et aux membres de leur famille comment vivre pleinement sa vie en dépit de la maladie.

Dernière mise à jour 08/08/2023
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Qu’est-ce que la MPOC ?


Les MPOC sont un groupe de maladies englobant la bronchite chronique et l’emphysème. La bronchite chronique (des voies respiratoires enflammées et étroites) empêche les poumons de se vider normalement lorsqu’une personne expire. Il faudra redoubler d’efforts pour respirer, ce qui peut vous essouffler. L’emphysème (structure pulmonaire endommagée) survient dans les zones d’échange de gaz, les alvéoles. Les parois des alvéoles perdent de leur élasticité et il devient donc plus difficile de vider l’air des poumons. Les symptômes, comme l’essoufflement, la toux et la fatigue (se sentir exténué) s’aggravent progressivement et peuvent grandement nuire à la qualité de vie. Cependant, vous pouvez adopter de nombreuses mesures pour mieux vous sentir.

Quelles sont les causes de la MPOC ?


Plusieurs facteurs peuvent causer la MPOC. En Europe, la cause la plus courante de la MPOC est le tabagisme. Inspirer de la fumée de cigarette irrite les voies respiratoires ; elles s’enflamment alors et vous font tousser. Si vous fumez et êtes atteint(e) de MPOC, la première chose à faire pour éviter que la maladie ne s’aggrave est d’arrêter de fumer. Cependant, tous les fumeurs ne développent pas de MPOC et certaines personnes atteintes de MPOC n’ont jamais fumé. Parmi les autres causes de la MPOC figurent : l’exposition à la pollution atmosphérique, intérieure et extérieure ; l’inhalation de certains gaz au travail pendant de nombreuses années ou elle peut être héréditaire. Des recherches ont également démontré que souffrir d’asthme lors de l’enfance pourrait accroître le risque de développer la MPOC.

Comment améliorer mon état ?


1. Arrêtez de fumer

Il n’est jamais trop tard pour arrêter ! Vous en ressentirez les avantages après quelques jours. Dès que vous arrêtez de fumer, le rythme de vieillissement de vos poumons sera le même que celui d’un non-fumeur.

2. L’exercice et la respiration

Quand vous faites de l’exercice ou que vous vaquez à des activités du quotidien, il se peut que vous soyez à bout de souffle. Ce n’est pas dangereux et l’essoufflement disparaît rapidement quand vous arrêtez l’exercice. L’essoufflement peut être très désagréable et effrayant, mais le pire serait de ne pas faire d’exercice. Si vous arrêtiez, vous perdriez votre condition et en fin de compte vous seriez encore plus essoufflé(e) par de petites tâches. Essayez de faire de l’exercice aussi souvent que possible pour améliorer votre santé générale et votre bien-être ; entraînez-vous en montant les escaliers. Arrêtez-vous quand vous devez vous reposer et vous reprendrez votre souffle rapidement. Parfois, respirer en serrant les lèvres lorsque vous soufflez peut vous aider à reprendre votre souffle. Autre exercice facile : marcher 20 minutes tous les jours. Il est recommandé de prendre votre médicament de soulagement avant de faire de l’exercice. Ce médicament soulagera également vos symptômes lorsque vous ferez de l’exercice.

Si votre essoufflement s’aggrave soudainement ou ne disparaît pas rapidement après une activité physique, vous devriez consulter un médecin. Si l’essoufflement commence à vous poser problème, il est essentiel que vous suiviez un programme de rééducation conseillé par votre médecin. Cela vous aidera à faire de l’exercice plus longtemps sans être essoufflé(e), à atténuer vos symptômes et à améliorer votre qualité de vie.

3. Le régime alimentaire

Il importe de faire la part belle à un régime alimentaire sain au quotidien. Vous devriez tenter de manger beaucoup de fruits et de légumes.

  • Quand vous vous sentez bien, les médecins recommandent de manger 3 à 4 repas par jour.
  • Si vous n’êtes pas bien, vous devriez manger 5 à 6 repas plus légers par jour ou des aliments mous. Il est préférable de consommer des aliments et des boissons riches en glucides et en protéines comme les pâtes, le poulet et le poisson. Si vous êtes en surpoids, vous éprouverez encore plus de difficulté à respirer. Cependant, si vous êtes en insuffisance pondérale pour votre taille, il se peut que vous deviez suivre un régime alimentaire spécial. Vous pouvez boire de l’alcool avec votre repas, tant que vous le faites avec modération.

Que faire si mon état se détériore ?


Une détérioration notable de votre état de santé s’appelle une exacerbation. En cas d’exacerbation, vous ressentirez plus de symptômes qui pourraient être plus graves qu’habituellement. Cela peut être très perturbant. Les exacerbations sont souvent causées par un refroidissement ou par du mauvais temps. Leur durée peut varier, mais va généralement de 7 à 21 jours. Si elles durent plus longtemps, il se peut que vous deviez demander un traitement supplémentaire à votre médecin.

Quel traitement me prescrira mon médecin ?


N.B. : Plusieurs types d’inhalateurs peuvent être utilisés pour administrer ces médicaments et ils ont tous un fonctionnement légèrement différent. Veillez à savoir exactement comment utiliser votre inhalateur, car son assemblage ou son nettoyage sont peut-être particuliers pour garantir un fonctionnement efficace.

Conseils pratiques généraux


Vêtements

Portez des vêtements adaptés à la saison. Essayez de porter des vêtements amples, faciles à enfiler.

Chauffage

Veillez à garder la température chez vous entre 19 et 21 °C. À cause de températures plus fraîches, vous pourriez vous sentir moins bien.

Vacances

Même si vous souffrez d’une MPOC, vous pouvez encore aller en vacances. Si vous prenez l’avion, vous devez consulter votre compagnie aérienne avant le départ et avertissez-la aussi longtemps à l’avance que possible. Consultez la section sur les transports aériens sur le site Internet de l’ELF pour de plus amples informations.

Tâches ménagères

Évitez les produits chimiques forts comme le vernis et les peintures qui sont susceptibles d’irriter vos voies respiratoires et d’aggraver vos symptômes.

Loisirs

Voyez vos amis le plus souvent possible. Quand vous préférez rester chez vous, veillez à vous divertir en écoutant de la musique ou détendez-vous tout simplement.

Relations sexuelles

Les symptômes de la MPOC et le traitement peuvent réduire votre libido, mais cela ne veut pas dire que les relations sexuelles sont dangereuses pour vous. De légères accélérations du rythme cardiaque et respiratoire sont normales.

Sommeil

Créez une routine pour aller dormir, vous lever et vous reposer. Évitez de dormir de trop pendant la journée – ou de boire trop d’alcool ou de caféine – faute de quoi vous risquez d’avoir du mal à dormir le soir.

Vaccinations

Les infections, comme la grippe ou la pneumonie, peuvent aisément infecter vos poumons puisqu’ils sont plus sensibles que ceux de personnes en bonne santé. Les médecins recommandent de se faire vacciner contre la grippe chaque année et contre la pneumonie si vous avez plus de 65 ans. Vous devez également vous faire vacciner contre la COVID-19.

Comment ma maladie sera-t-elle suivie ?


Il est important de consulter régulièrement votre médecin ou votre infirmière. Ils vous demanderont comment vous vous sentez et si votre traitement marche. C’est l’occasion de discuter avec votre professionnel des soins de santé de votre état, vos symptômes et vos besoins. Il se peut qu’ils vous écoutent respirer avec un stéthoscope et qu’ils évaluent si votre traitement doit être changé. Parmi les examens que votre médecin pourrait effectuer pour contrôler votre état de santé figurent :

  • Une spirométrie. Ce test est effectué pour diagnostiquer une MPOC et peut montrer l’évolution de la maladie. Pour ce test, il convient d’inspirer le plus possible pour remplir vos poumons d’air et d’expirer dans une machine le plus possible et le plus vite possible pendant au moins six secondes.
  • Oxymétrie. C’est un test très simple et indolore pour vérifier que vous avez suffisamment d’oxygène dans le sang. Il détecte la couleur du sang qui irrigue le bout de votre doigt. Si le résultat est bas, il se peut que l’on vous recommande de passer une gazométrie artérielle. Cet examen permet de mesurer précisément la quantité d’oxygène et de dioxyde de carbone dans votre sang et indiquera au médecin s’il vous faut davantage d’oxygène.
  • Un questionnaire sur la qualité de vie. Il comportera des questions pour savoir comment vous vous sentez et comment vous gérez certaines activités. Il permettra de déterminer si votre traitement améliore votre état de santé.
  • Une radio du thorax. Cet examen permettra d’écarter toute autre cause possible des symptômes, et mettra en exergue toute obstruction évidente.
  • Un test de marche de 6 minutes. Il montre au médecin jusqu’où vous pouvez marcher en six minutes et les difficultés que vous éprouvez.

Qu’est-ce qui aggravera mon état de santé ?


  1. Continuer de fumer.
  2. Ne pas suivre le traitement recommandé.
  3. Mal utiliser votre inhalateur.
  4. Ne pas traiter les autres maladies.
  5. Ne pas prendre des rendez-vous réguliers avec votre médecin.
  6. Une interaction limitée avec vos amis et votre famille.
  7. Ne pas faire 20 minutes de sport tous les jours.

Comment verrai-je que mon état se détériore ?


Vous êtes plus essoufflé(e) que d’habitude. Si tel est le cas :

  • Consultez votre programme de prise en charge et suivez les conseils.
  • Gardez votre calme.
  • Prenez vos inhalateurs de secours.
  • Commencez le traitement d’urgence si vous en avez un.
  • Si vous prenez de l’oxygène, allumez-le toute la journée, mais n’augmentez pas la quantité prescrite par votre médecin.
  • Tentez d’utiliser les techniques de relaxation et de respiration que votre médecin vous a expliquées.
  • Déplacez-vous plus lentement.

Il se pourrait que vous remarquiez que vous expectorez plus qu’habituellement. Les sécrétions pourraient changer de couleur et s’épaissir et donc être plus difficiles à expectorer.

Il se peut que vos jambes et vos pieds gonflent. Si tel est le cas :

  • Maintenez vos pieds surélevés.
  • Consultez un professionnel des soins de santé si le problème ne disparaît pas dans les 3 jours.

Consultez votre médecin, si vous avez l’un des symptômes suivants :

  • Toux avec sang
  • Vous êtes plus essoufflé(e) que d’habitude
  • Plus de sécrétions et d’une autre couleur
  • Gonflement des jambes et des pieds
  • Douleur sur le côté de la poitrine lors de l’inspiration
  • Somnolence
  • Sautes d’humeur

Exacerbations


Si vous êtes régulièrement confronté(e) à des exacerbations, cela pourrait avoir un effet handicapant sur votre bien-être global pendant plusieurs mois. Votre maladie progressera et votre qualité de vie pourrait se détériorer. Vous devriez en parler à votre médecin pour savoir comment éviter d’aggraver les symptômes et comment les gérer s’ils s’aggravent. Votre médecin peut travailler avec vous sur un plan d’action écrit comprenant des objectifs utiles pour vous. Des stéroïdes et des antibiotiques peuvent être administrés pour contrôler les symptômes et combattre les infections, vu que les infections causent souvent des exacerbations. Si vous prenez tous les ans un vaccin contre la grippe avec vos médicaments habituels, vous réduirez considérablement le risque de contracter la grippe. Si vous subissez une exacerbation très grave, vous pourriez être hospitalisé(e) pour que des médecins puissent contrôler vos symptômes et vous administrer un traitement plus approprié.

Pour en savoir plus


La version originale de ce document est fondée sur une publication de Respirar, qui fait partie du groupe pulmonaire espagnol (SEPAR) et sur « Living with COPD », écrit par Monica Fletcher, Directrice générale, Education for Health. Elle a été révisée et mise à jour en 2017 par le professeur Martijn Spruit, le Dr Frits Franssen et Saskia Weldam PhD.